Bref historique du peuple Kongo

 

A la haute préhistoire, le peuple Kongo puise son origine en Afrique centrale, dans la région des grands lacs.

 

 

Os d'Ishango - 25 000 av JC  


C’est dans ce territoire à cheval  entre l'actuelle République Démocratique du Congo et l’Ouganda, que les Kongo fondent la civilisation d’ISHANGO, daté de près de 25 000 ans av J.C. Cette culture, lègue à l’humanité les premières attestations des sciences mathématiques, grâce à l’os d’ISHANGO.
Cet objet est considéré à ce jour comme une calculatrice préhistorique.
Le site d’ISHANGO est  officiellement reconnu aujourd'hui   comme le plus ancien centre de  propagation de la pensée mathématique dans la région ainsi que dans le monde.

 

Au temps protohistorique, les Kongo descendirent le grand fleuve Nil depuis sa source,  près du lac Edouard en actuelle République Démocratique du Congo.  

L’esprit scientifique développé jadis dans les centres initiatiques d’ISHANGO, aboutit à la construction des civilisations : KOUSH (ou Soudano-Nilotique) et  KAMIT (ou Egyptienne) dans la vallée du Nil.

Aux environs de 3 300 av J.C, le rois « MWENE » unifia le pays Kongo . Prospérèrent ensuite de grands Monarques  comme « TUTTI MAZA III » qui  agrandit le domaine jusqu’en Palestine et en Syrie au XVème siècle av JC.

Roi Mwene - 3300 av JC
Tutti Maza - 1500 av JC

 

Mais en 525 av JC, Kambysi, le Roi des perses envahit la grande métropole Kongo par le delta du Nil. L’élite est repoussée vers le sud.

Comme un retour aux sources de la tradition, le matriarcat ancestral  poussa les grands prêtres  à mettre sur le trône des Reines : les fameuses  MAKANDA. A la fin du premier siècle av JC , la Reine MANI SHAKETO força les Romains à signer un traité de paix allant à son avantage.

Trouvant refuge toujours plus au sud, ils retournèrent vers l’Afrique profonde : la terre des ancêtres. Ils y trouvèrent des populations comme les Pygmées, les Hottentot et les Bochimans, issus de migration au paléolithique et au néolithique. Au premier siècle de l’ère chrétienne, ils créèrent la cité de ZIMBA ou le grand Zimbabwe.

Au IIIème siècle, à partir du sud est du continent noir, ils se dirigèrent vers la partie centrale de la côte atlantique.


Reine Mani Shaketo - Ier s. av JC

 

Au VII ème, siècle ils entament la  construction de la fédération des états du Kongo dina Nza, comprenant : le Kongo dia Mbangala, le Kongo dia Mulaza, le Kongo dia Mpazu et la partie centrale le Zita dia Nza  (le nœud du monde).

Au XVème siècle, sous le règne  du Roi MANI KONGO NZINGA NKUWU, les Portugais trouvèrent à leur arrivée un grand état, très bien structuré, avec  une économie  prospère.


Baie de Lwangu - Royaume Kongo - XVIème s.

Auteur :
Junior Nsiona Tendani

Sources :
Nations Nègres et culture: Cheikh ANTA DIOP ed Présence Africaine(1955).
L'Afrique noire pré-coloniale: Cheikh ANTA DIOP ed Présence Africaine(1960).
Théophile OBENGA in ANKH: Revue d'Egyptologie et des civilisations africaines N°12/13 (2003/2004).
L'Ancien Royaume du Congo et les Bakongo: Raphaël BATSIKAMA ed L'Harmattan(1999).

 

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Bref Historique du N’golo

 

« Ngolo ya ngandu na mukila », qui veut dire : la force du crocodile est dans sa queue.
Le premier sens est qu’on est impressionné par la mâchoire du crocodile alors que sa force est dans sa queue. Le sens caché de ce proverbe kongo est que la force d’un homme n’est pas dans ses muscles mais dans ce qu’il construit : sa famille et ses enfants.

Le Ngolo - force ou énergie en kikongo - est une danse guerrière  issue des techniques de combats à mains nues qu’utilisaient les guerriers de l’ancien "Royaume Kongo" - (Gabon, Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa, Cabinda et Angola). La pratique des armes se nommait "Sanga" ou danse de l'épée. Le Ngolo était aussi un rituel d’initiation aux mystères de la vie, notamment lors des cérémonies de passage à l’âge adulte.

 

Le Ngolo a une origine mythique, la tradition raconte que l’ancêtre « NGOLA», fils de NZINGA -  mère originelle du peuple Kongo - fut un guerrier forgeron. Un proverbe parle de lui en ces termes :« Buila ngo, ka vumina ngo ko», ce qui signifie : il se saisit du léopard et ne le craint point.  Par cet acte, il devenait le précurseur de cet art. Une autre tradition nous informe que c’est l’ennemi de l’ancêtre NGOLA,  qui aurait pris l’apparence du léopard pour l’attaquer. Lorsque NGOLA dépèce l’animal et se revêt de sa fourrure, il exprime ainsi sa domination sur les forces du mal.

 

Par cette épisode mythologique, le fils de NZINGA devenait à ce titre  le premier roi du Kongo. Et tous les autres souverains légitimes étaient considérés comme la réincarnation de celui-ci.

 

En outre le mot « Ngolo » a pour racine - "Ngo"- le léopard, et en vérité le terme « Ngo-lo » ou « Ngo-la » signifie littéralement : « plus puissant et plus fort que le léopard ». C’est la véritable raison pour laquelle, la peau de cet animal symbolise le pouvoir royal chez les Kongos depuis des millénaires. L’art du N’golo  s’inspire également d’autres animaux, aussi est il connu sous les noms de  « Lutte des boucs » ou encore  "Danse du zèbre ».

 

Techniques de combat

Voici quelques mouvements de Ngolo

« Tuluwa ku lumbu » :
Cette gestuelle auto-protectrice de toute première importance consiste à placer le corps dans l’enceinte royale (le lumbu)

«  Kanga nitu » :
"Fermer le corps" en rentant la tête ou en se penchant presque jusqu’au sol.
Etre proche de la terre évite de faire une mauvaise chute, puisque la stabilité est renforcée.

« Misangi » :
Mouvements d’esquive comprenant des figures de chute au sol, souvent pour lancer une série de fauchage.

« Matambi » :
Ce mot technique s’applique à tous les coups portés avec le pied.

« Ta kinsi » :
Balayage, quand le pied devient une arme pour déséquilibrer l’adversaire.

« Ngwindulu a ntu » : 
Littéralement : frapper avec la tête.
D’après la tradition les hommes ont appris le Ngwindulu en observant les boucs qui se battaient à coups de cornes, c’est pourquoi il existe un autre terme pour designer ce mouvement : Tuumba ( Frapper avec les cornes.) 

Auteur :
Junior Nsiona Tendani

Sources :

L ’ancien Royaume de Congo et les Bakongo /BATSIKAMA: l'HARMATTAN - 1999
Le geste Kongo/ MUSEE DAPPER - 2003
La vie quotidienne au royaume du Kongo du XVIe au XVIIIe siècle, Georges Balandier, Paris, 1965, Hachette, 286 p. (La vie quotidienne). 2e éd. 1992, Hachette. Trad. anglaise, américaine, italienne, polonaise.
Luís da Câmara Cascudo. Folclore do Brasil (Pesquisas e notas). Rio de Janeiro, FUNDO DE CULTURA, 1967.